NICOLAS COUAILLIER
CABINET DE NEUROPSYCHOLOGIE ARRAGEOIS - AVESNOIS

Le TDA-H

Qu'est ce que le TDAH ?

Introduit pour la première fois en 1994 dans le DSM-IV, le terme de TDAH (Trouble de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) est la traduction française de ADHD (Attention Deficit / Hyperactivity Disorder).


Le TDAH est un Trouble Neurodéveloppemental associant trois dimensions cliniques :


1) Inattention :

Difficulté à maintenir son attention dans la durée, à sélectionner son objet d’attention sans se laisser distraire par des stimuli externes. L’enfant a du mal à se concentrer et à achever une tâche qu’il a commencée. Par exemple, dans les jeux libres, il passe très vite d’une activité à une autre et il manque de persévérance dans les situations nécessitant une attention soutenue. Il ne suit pas les consignes données. Il évite aussi les tâches répétitives ou ennuyeuses (devoirs, tâches ménagères). Enfin, il se laisse facilement distraire par le moindre stimulus extérieur. Il oublie souvent des choses (noter ses devoirs par exemple). Dans sa famille ou à l’école, on dit de lui : « Il n’écoute jamais », « Il est vite distrait », « Il est dans ses rêves », « Il est dans la lune », « Il est incapable de se concentrer ».

2) Impulsivité :

Incapacité à attendre pour prendre la parole ou à différer une action. Une difficulté à gérer ses émotions et à garder son calme. L’enfant répond trop vite aux sollicitations et agit avant de réfléchir, sans attendre l’ensemble des instructions ni d’évaluer les conséquences négatives (voire dangereuses) de ses actes. De même, il répond trop rapidement aux questions posées, sans attendre la fin de celles-ci et en coupant la parole. Souvent, il va aussi au plus facile. Dans un groupe, il ne sait pas attendre son tour et interrompt les activités d’autrui. Quand il veut quelque chose, il a du mal à attendre. Son entourage le décrit comme « exigeant », « capricieux » et « égocentrique ». On dit de l'enfant : « Il coupe la parole », « Il a du mal à se concentrer ».

3) Hyperactivité :

Besoin de bouger sans cesse, de beaucoup parler ou encore de faire des bruits etc... L’enfant est toujours en mouvement, incapable de tenir en place, animé de mouvements inutiles et inadéquats. À l’école, il se tortille sur son siège, ne peut rester assis, se lève sans permission, tripote des objets, commente à voix haute, etc. On dit de lui qu’il bouge tout le temps, qu’il est « monté sur ressort », et il est souvent décrit comme bruyant, perturbateur et même agressif.

 

Le TDAH est le trouble le plus fréquent en psychopathologie, sa prévalence est estimée chez l’enfant d’âge scolaire à environ 5% (avec 3 Garçons pour 1 Fille) (Polanczyk, Willcutt, Salum, Kieling, & Rohde, 2014) et l’étude en population d’âge scolaire française a évalué la prévalence du TDAH entre 3,5 et 5,6% (Lecendreux, Konofal, & Faraone, 2011).

Le diagnostic du TDAH.

Lors des différentes investigations nécessaires pour établir un diagnostic relatif au TDAH, plusieurs consultations auprès du médecin traitant, d’un médecin spécialisé (Neuropédiatre, Pédopsychiatre, Neurologue) ou encore auprès d’un Neuropsychologue sont nécessaires.

L’objectif pour ces professionnels est alors de bien faire la distinction entre la présence d’un TDAH et tout autre trouble pouvant entraîner une symptomatologie similaire.

Pour cela, il est nécessaire de réaliser :

  • Une analyse très précise et dans la durée des comportements de l’enfant, de ses cahiers et bulletins scolaires, de l’environnement familial.

  • Un examen clinique complet.

  • L’utilisation de questionnaires destinés aux parents, aux enseignants et à tout observateur de l’enfant (ex. : infirmière scolaire) ainsi qu’à l’enfant lui-même (à partir de 10 ans).

  • Des tests et une évaluation Neuropsychologique plus poussée.

Ainsi, ces différents bilans permettent de confirmer ou d’infirmer la présence d’un TDAH chez le patient mais également d’évaluer sa sévérité et ses conséquences, afin de proposer un traitement adapté.

NB : Il est important de souligner le fait que seul un médecin est habilité à poser un diagnostic. Ainsi, le bilan Neuropsychologique, bien qu’il soit essentiel, ne suffit pas, à lui seul, à mettre en évidence la présence d’un TDAH